Apprêter une belle salade avec les ingrédients de son jardin représente un luxe estival bien mérité pour les habitués des hivers québécois. Bonne nouvelle pour ceux qui ne possèdent pas de lopin de terre : ils peuvent savourer l’été dans leur assiette en récoltant les légumes issus d’un potager occupant quelques pieds carrés. Voici cinq conseils pour réussir un potager de balcon agréable pour les yeux comme pour les papilles. 

1. Des plantes à privilégier

Choisir sa culture dépend avant tout du degré d’ensoleillement de son balcon. À un endroit peu ou pas exposé à la lumière directe du soleil, le choix est plus limité. Les radis, les échalotes vertes et les plantes aux feuilles comestibles (épinards, laitue, persil, kale ou roquette) apprécient toutefois l’ombre.

Si votre balcon reçoit une quantité raisonnable de soleil chaque jour, la majorité des plantes avec une zone de rusticité de 4 ou moins raffoleront de votre terrasse. Vérifiez sur l’étiquette ou demandez à un conseiller au centre jardin pour connaître la zone de rusticité de vos plantes.

Les fines herbes sont un choix évident en raison de leur utilité et de leur odeur. Basilic, romarin, thym et persil se marient très bien avec d’autres légumes. Les tomates, les piments, les betteraves et la bette à carde mettent de la couleur dans les pots. Les concombres et les pois produisent beaucoup et demandent une quantité raisonnable d’amour.

2. Des compagnons idéaux

Les Iroquoiens du Saint-Laurent cultivaient le maïs, les haricots et la courge ensemble; une ingénieuse technique agricole dite des «trois sœurs». Si la culture du maïs n’est pas recommandée en milieu urbain, ce principe de complémentarité peut être appliqué à de nombreuses autres cultures.

Le basilic, par exemple, stimule la croissance et améliore la qualité des tomates. Du côté des fleurs, les œillets et la bourrache protègent les plants de tomates en éloignant les insectes nuisibles. Le poivron et les pois font également très bon ménage. Ces plantes partageront les mêmes pots sans problème.

3. Des plantes qui respirent par la racine

À la fois habitat et nourriture de vos plantes, le milieu dans lequel vous plantez votre future récolte est primordial à une cueillette abondante. N’importe quel pot bien drainé peut faire l’affaire, mais les pots flexibles de type Smart Pots sont idéaux pour les espaces restreints et permettent aux végétaux de respirer. Flexibles, ils se rangent facilement l’hiver venu.

4. Préserver l’humidité

Emplissez votre pot d’un terreau humide. Afin de maximiser le rendement, votre terreau doit contenir un bon agent mouillant qui saura conserver l’humidité du sol, même en temps de canicule. La tourbe et la fibre de noix de coco sont très performantes à cet égard.

Peu de gens le savent, mais la date d’expiration de votre terreau est très importante. Comme c’est le cas pour la nourriture destinée aux humains, celle des plantes s’assèche et perd de sa valeur nutritive avec le temps.

Recouvrez votre terre de paillis afin de conserver l’humidité. Préférez la paille au paillis issu de conifères (le cèdre en particulier), trop acide pour les plantes de jardin.

5. Alimenter vos plantes

S’il convient aux plus gros potagers, le fumier animal est ici à éviter. Dans un endroit restreint, il libère difficilement les nutriments dont les plantes s’alimentent. Optez plutôt pour un compost naturel.

Si vous avez des animaux ou si de jeunes enfants risquent de se retrouver sur votre balcon, mieux vaut éviter les engrais chimiques.

Le meilleur moyen de maximiser un espace limité est de joindre l’utile à l’agréable en cultivant des plantes à la fois jolies, odorantes et succulentes. De mai à septembre, la production de votre petit potager vous offrira fraîcheur, odeurs et couleurs. Il ne vous sera peut-être pas possible de nourrir une famille de 10 avec votre récolte, qui demeurera somme toute modeste. Mais il est toujours agréable d’ajouter ses propres tomates à une salade qu’on savourera sur son balcon, un chaud soir d’août.