Voilà déjà plus de trois ans que nous avons commencé l’aventure de Woodfield-Sillery et de ce carnet. Alors que là où il n’y avait rien se trouve maintenant le domicile de centaines d’entre vous, le moment est propice pour regarder en arrière et se souvenir de tous les tête-à-tête que Woodfield-Sillery nous a permis de faire.

 

«Nous rencontrerons des citoyens du quartier pour leur demander ce qu’ils aiment tant de Sillery. Nous ferons connaissance avec plusieurs marchands de l’avenue Maguire et ses alentours. Des suggestions sur les multiples attraits, parcs, pistes cyclables et itinéraires de marche qui sont accessibles directement du site Woodfield-Sillery.» – Premier billet du Carnet Woodfield-Sillery, avril 2014

 

Les vétérans

Qu’est-ce qui donne son âme à une artère commerciale comme l’avenue Maguire? Après des dizaines d’entretiens avec certains piliers entrepreneuriaux de Sillery, la réponse nous semble évidente : les petits commerçants.

 

Ces années à les côtoyer sont venues renforcer notre immense respect pour ces femmes et ces hommes qui, chaque matin, ouvrent leur boutique et offrent le meilleur d’eux-mêmes avec passion, sans compter leurs heures et au bénéfice de l’ensemble des résidents et des visiteurs.

 

«Pour un commerçant, il est important de comprendre que Maguire est avant tout une artère au service des gens du quartier. On ne bénéficie ni du tourisme comme le Vieux-Québec ni d’un trafic important lié à la densité urbaine comme l’avenue Cartier», nous expliquait François Joyet de Bagel Maguire.

 

«Sillery, c’est comme un village en plein milieu de la ville», nous ont dit de nombreux marchands. Une image qui revenait souvent au fil de nos entretiens. Ils voulaient dire que l’avenue Maguire et le quartier qui l’entoure composent une communauté forte qui, bien qu’elle fasse résolument partie de Québec, a une identité distincte et une âme qui lui est propre.

 

Peu d’entreprises sont plus emblématiques que la célèbre épicerie Roset qui, depuis sept décennies, a pignon sur l’avenue Maguire. Sarah-Julie Langlois, représentante de la troisième génération de l’épicerie familiale, nous confiait que la fidélité de sa clientèle était la plus grande force de son commerce. «Certains clients nous disent qu’ils entrent ici comme ils entrent dans leur garde-manger, nous affirmait-elle avec fierté. Je rentre chez Walmart et personne ne connaît mon nom. Moi, je sais qui sont mes clients.»

 

Les petits nouveaux

Avec des magasins et des restaurants qui ferment et d’autres qui ouvrent, nous avons eu la chance de rencontrer des entrepreneurs qui venaient de faire le choix d’installer leurs pénates à Sillery.

 

Nous les avons interrogés quelques jours avant ou après la grande ouverture de leur commerce, alors que l’excitation se mélange à la fatigue des nombreux derniers préparatifs. Nous avons discuté avec ces gens inspirés par la réputation de l’avenue commerciale et résolus à y faire leur marque.

 

L’année dernière, l’avenue Maguire a connu des changements importants qui, selon plusieurs, marquaient le début d’une mutation profonde de l’artère. En plus de l’arrivée d’une clinique médicale, le bar Tapas & Liège est le premier véritable bar avec une terrasse à s’établir sur l’artère.

 

«L’espace qu’on va prendre est à construire, mais je crois que les gens attendaient beaucoup notre arrivée», estimait alors la copropriétaire, Vanessa Roberge. «Je pense que nous apportons une énergie nouvelle dans la rue», ajoutait son complice, Pierre-Luc Cullen.

 

Dans le cadre de ce carnet, nous avons également rencontré des commerçants qui ont repris le flambeau d’institutions existantes. C’est entre autres le cas de Ginette Larochelle qui, avec Philippe Deslauriers, a fait le pari de reprendre les rênes de Picardie, un incontournable de l’avenue Maguire.

 

«Quand on a acheté Picardie il y a deux ans, un petit nuage noir planait encore sur la rue. On entendait tellement de choses négatives, avec la saga des parcomètres et les fermetures de commerces… Mais la vigueur des artères commerciales, c’est souvent cyclique. Il s’agit qu’il y ait un début de renouveau, et un effet d’entraînement s’ensuit. C’est ce qu’on vit en ce moment!» nous affirmait à l’époque la femme d’affaires.

 

L’avenir radieux de Maguire et de Sillery

Avec les années, les quartiers se développent, vieillissent et se renouvellent. Et l’avenue Maguire n’est pas à l’abri de ces changements. Comme beaucoup de commerçants nous l’ont fait remarquer, les poussettes font de plus en plus partie du paysage. Que ce soit entre les rayons de la bibliothèque ou les étals du Roset, les jeunes familles sont plus nombreuses, annonçant un printemps nouveau pour le quartier.

 

Cette transformation nous inspire un constat : Sillery n’est pas près d’avoir dit son dernier mot.