Faire du vieux avec du neuf, voilà le projet qu’a entrepris récemment Pat Rétro. Plongeon dans les mythiques fifties d’une ancienne cantine devenue resto.

Beaucoup d’encre a coulé récemment à propos du Pat Rétro. Parce que René Angelil vouait une affection particulière à ce troquet de type diner américain, fondé par Simon Wilson en 1983. Accro à leurs pains à la viande, il ne ratait jamais une occasion de s’en régaler quand il passait à Québec avec Céline. Après son décès en janvier dernier, les projecteurs se sont braqués de nouveau sur cette institution.

Mais trêve de potinage : ce qui nous y amène aujourd’hui, c’est son nouveau visage. Après plus de 30 ans à servir frites et guedilles au sous-sol de l’immeuble, le Pat Rétro investit le rez-de-chaussée et en profite pour se refaire une beauté. Comptoir en inox, banquettes en vinyle, carrelage damier noir et blanc, tables en formica : si la déco a été revampée, certains classiques ont été conservés. Le rouge et le jaune dominent toujours, et les emblématiques tabourets Pepsi-Cola pimentent la nouvelle salle à manger. «On a gardé nos antiquités, notre juke-box», indique Priscilla Morin, propriétaire du restaurant depuis 2013.

Pat Rétro_1Je me souviens

Sous ses habits neufs, le Pat Rétro ne trompe personne : le mot d’ordre ici, c’est la nostalgie. C’est les années Elvis Presley, c’est la Beatlemania; c’est les belles gueules de James Dean et Marilyn Monroe au cinéma. C’est les années yéyé des Baronets et Michèle Richard, qui interprétaient en français les grands succès rock américains. «Les clients aiment ça entendre les vieilles chansons, raconte Priscilla Morin. Quand tu entres ici, tu te sens dans un autre univers. Il y a des gens qui ont voyagé aux États-Unis, qui viennent et disent : “Ah! Ça nous rappelle la route 66!”»

La réputation du Pat Rétro, qui mise sur la qualité de ses produits, est tout autant culinaire. Pour la femme d’affaires qui revêt parfois la robe à pois au rutilant comptoir de service, il est primordial d’offrir la même cuisine à ceux qui sont clients depuis l’ouverture de l’établissement. «J’ai ramené beaucoup la tradition du temps de Simon Wilson, la même qualité de patates, les mêmes recettes, qu’il a supervisées et goûtées.» Les étudiants, qui viennent se régaler de la fameuse «poutine du Pat» le midi, y trouvent eux aussi leur compte. «Les jeunes sont moins au courant de tout le côté rétro, ils découvrent ça», note fièrement Priscilla.

Le début d’un temps nouveau

Les sundaes et autres friandises glacées sont indissociables du mouvement rétro. Priscilla Morin l’a bien compris, et puisqu’elle aime raviver les souvenirs des habitués, le sous-sol de son resto deviendra au printemps bar laitier. «Avec des milk shakes, des bonbons, des sundaes, des gelatos.» Évidemment, la déco respectera scrupuleusement le style vintage de cette époque «dansée, amusante, un peu plus flyée». «On reste rétro, mais différent : ce ne sera pas les mêmes teintes, on va entrer dans un autre univers quand on va descendre.»

Les deux étages communiqueront, de sorte que l’on pourra déposer nos plateaux là où bon nous semble. «Les gens pourront aller manger des frites en bas s’ils le veulent, affirme la souriante proprio. Parce qu’on manque un peu d’espace… La fin de semaine ici, ça se remplit!»

Pat Rétro_3Pat Rétro

1983, rue de Bergerville

418 681-8536

patretro.com

 

 

Par Julie Bouchard

Images: Pat Retro