Établi à Sillery depuis 1989, Bagel Maguire Café est devenu une véritable institution dans la capitale. L’endroit est connu et reconnu pour la grande qualité de ses bagels cuits dans un authentique four à bois. Ses succès et sa réputation sont le fruit d’une somme colossale de travail du fondateur et propriétaire, François Joyet, et de son équipe.
C’est le désir d’entreprendre et son goût pour les bagels qui ont poussé François Joyet à s’installer à Québec. «Je suis originaire de Toronto et j’ai grandi à Montréal. Dans les années 1980, j’étais un client assidu des fabriques de bagels du Mile End. Quand j’ai appris que Saint-Viateur Bagel faisait livrer plus de 1000 douzaines de bagels à Québec par semaine et qu’il n’y avait aucune fabrique équivalente sur place, j’ai tout de suite voulu saisir l’opportunité», se remémore l’homme d’affaires.
«Je ne connaissais rien de Québec. Comme les touristes qui découvrent la ville par le Vieux-Québec, mon premier réflexe a été de vouloir m’y établir. Quand j’ai expliqué aux gens de la Ville que je voulais faire brûler des bûches de quatre pieds de long à raison d’une corde de bois par semaine dans le secteur historique, mon projet n’a pas été très bien reçu!» raconte-t-il en rigolant.
On lui conseille alors d’explorer du côté des avenues Cartier et Maguire, qui pourraient offrir les locaux et la clientèle recherchés. Finalement, l’alignement des astres aura été favorable à Sillery. Un local parfait disponible, un directeur général à la Ville à la fois sympathique et aidant; en moins de deux semaines, l’affaire fut réglée.
Les premières années n’auront pas été simples. «Les bagels ne faisaient pas partie des habitudes de consommation des gens de Québec. On a donc dû travailler à développer le marché par des dégustations et en nous impliquant dans la communauté. Ça aura finalement pris cinq ans pour bien nous implanter.»
À force d’efforts et de détermination, la qualité des bagels de François Joyet a fini par lui permettre de conquérir le marché de la capitale.
Développement en plusieurs étapes
Le succès du produit a d’ailleurs permis à M. Joyet de se lancer dans la distribution à grande échelle en fondant deux usines de fabrication, dont une à Québec. La marque a été rachetée en 1999 par le groupe George Weston. «Je suis particulièrement fier de savoir que l’usine de Québec est toujours pilotée par la même équipe qu’à l’époque. C’est pour moi un très beau succès, à la fois commercial et sentimental.»
Au fil du temps, plusieurs transformations ont été apportées au commerce de l’avenue Maguire. «Pour moi, il a toujours été fondamental de demeurer connecté avec la clientèle. Au départ, je pensais que le commerce serait principalement une fabrique de bagels au four à bois. En 1993, nous avons élargi notre offre en proposant un comptoir de cafés Rousseau. Puis le volet cuisine a fait son entrée. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires est réparti pratiquement à parts égales entre la vente de bagels cuits sur place et la restauration.»
Le présent et l’avenir de Maguire
Récemment, Sillery a souvent été à l’avant-scène de l’actualité régionale : fermeture de commerces (dont celle du Starbucks est la plus récente annoncée), enjeux du stationnement sur rue payant, nouveau plan d’urbanisme de la Ville, densification du secteur… Avec son commerce implanté depuis bientôt 30 ans au cœur de l’artère commerciale, François Joyet ne semble pas particulièrement inquiet.
«Pour un commerçant, il est important de comprendre que Maguire est avant tout une artère au service des gens du quartier. On ne bénéficie ni du tourisme comme le Vieux-Québec, ni d’un trafic important lié à la densité urbaine comme l’avenue Cartier. On ne peut pas seulement penser qu’en ouvrant un commerce, les gens vont y entrer. Il faut être actif, impliqué dans notre communauté, comprendre les besoins des gens, investir dans le quartier. Certains commerces ont de la difficulté, c’est vrai, mais d’autres s’en sortent plutôt bien», relate l’entrepreneur qui fut aussi président de la Société de développement commercial Maguire.
Nouvelle adresse, même bon goût
François Joyet a récemment confirmé sa confiance en l’avenir de Maguire en y investissant : ses partenaires et lui ont fait construire un nouvel immeuble qui accueille, entre autres, Bagel Maguire Café. «Le défi, quand on déménage un commerce bien établi, est de parvenir à se doter de meilleures installations pour les clients et les employés tout en préservant l’âme originale.»
Pari entièrement réussi pour Bagel Maguire Café, qui a préservé la qualité du produit tout en offrant une meilleure expérience à sa clientèle comme à son personnel. «Nous avons même constaté une bonne hausse du chiffre d’affaires depuis le déménagement, au début de l’été dernier. Ça annonce très bien pour la suite!» Facile de voir dans ce succès la démonstration de ce qu’avance François Joyet : en s’impliquant dans le quartier, il est possible de prospérer sur l’avenue Maguire.
Bagel Maguire Café, 1400, av. Maguire, bagelmaguirecafe.com
